Une poussière d'étoile !
photo du Net
Je vous propose de me suivre pour une nouvelle petite excursion dans ma zone d'habitation, plus exactement dans la ville de La Garde.
La Garde est une ville de la zone urbaine de Toulon, l'on peut dire qu'elle fait partie tout comme La Valette de la banlieu de Toulon.
Cette jolie ville compte environ 25 000 habitants qui se nomment les Gardéens.
Une vue sur La Garde à partir du Rocher (photo du Nat)
Commençons par le choix du patron de la Commune "Saint Maur".
Une jolie légende nous donne l'explication de ce choix.
Un homme, dénommé Maur, arriva en ville complètement affamé. Une brave habitante le nourrit en lui offrant du pain ainsi que des oignons. Repu le dénommé Maur, désira remercier cette ville si accueillante en bénissant les oignons qui l'avaient si bien rassasié en décidant de leur donner à partir de ce jour un goût aussi doux que des pommes.
Il ne reste plus que deux producteurs sur La garde à continuer la production d'oignons doux… Je ne sais si ces oigons doux que j'apprécie tant sont le fruit de cette bénédiction, mais pourquoi ne pas y croire !!
Vous pouvez vous aussi apprécier cette saveur si délicate lors de la Foire qui a lieu chaque année le dernier dimanche du mois d'Août ! Cette foire existe depuis 1874 (à l'origine foire aux bestiaux avec les fruits et légumes des agriculteurs du coin pour écouler leur production).
Un charcutier du village eu l'idée de faire du boudin avec ce fameux oignon doux … depuis la foire a pour thème "foire à l'ail, à l'oignon et au boudin".
Après cette première incursion dans la partie "extraordinaire" de l'histoire de cette ville, revenons à notre visite.
Après avoir été une terre agricole prospère, La Garde était devenu au début du XXe siècle une ville ouvrière. Mais depuis deux décennies elle s'est transformée en devenant une ville résidentielle et universitaire.
Bien que n'ayant que 3 km de littoral, La Garde possède une belle station balnéaire à Sainte-Marguerite.
Dès la première semaine de juin jusqu'au mois de septembre, l'anse Magaud vous permet grâce au sentier sous-marin de découvrir en s'équipant d'un tuba et de palmes, les espèces animales et végétales des fonds marins tout en restant pas loin de la surface de l'eau (profondeur maximum 8 mètres)… Bien entendu, interdiction de pratiquer la pêche sous-marine.
Anse Magaud (photo du Net)
Anse San Peyre. Plus sauvage que Magaud.
Mes petits fils aiment venir pêcher et plonger avec leurs parents dans cette anse San peyre à la fin d'une belle journée d'été, un dernier plongeon avant le souper… mais mamie aime moins la remontée du chemin escarpé et des escaliers !!!
Un chaland de béton, que vous voyez sur la photo, a été coulé en 1958 afin de protéger le port des intempéries. Un lieu idéal pour s'y installer et s'en servir de plongeoir pour un grand saut rafraîchissant.
Falaises et cabanons d'une centaine d'années font le charme de cette anse préservée.
Ruelle de la vieille ville de La Garde (photo du Net)
Mais le deuxième point "extraordinaire" qui me guide dans ma présentation de cette commune aujourd'hui, vient du rocher de La Garde !
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Pour cela parcourons les jolies ruelles de la vieille ville qui est construite sur un éperon rocheux de couleur vert bleuté (certainement par le porphyre qui compose la roche) dont le sommet est à 63 mètres d'altitude !!
Ce n'est donc pas cette "haute" altitude qui attire l'attention, mais plutôt la nature de ce rocher qui est daté de 180 millions d'années environ.
Sa roche est une pierre d'origine volcanique du nom de Andésite, roche qui fait partie des pierres les plus complexes….
Cette roche qui est très répandue dans les Andes, d'où son nom, n'est retrouvée nulle part ailleurs dans notre pays… en dehors de La Garde.
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Une carrière fut exploitée pour extraire la roche afin de paver la ville de Toulon dans un but d'assainissement. Heureusement en 1916, l'exploitation de la carrière fut arrêtée grâce à l'intervention du poète Jean Aicard qui fit classer le site "Monument Historique".
Hélas ce fut trop tard pour le château qui se trouvait sur le sommet. Aujourd'hui il ne reste que quelques vestiges d'une des 4 tours du château, ainsi qu'une chapelle romane du 11e siècle.
Pas vraiment d'explication sur l'origine de cette roche volcanique présente uniquement sur la commune de La Garde, alors préférons penser à la version qui a bercé les gardéens durant si longtemps…comme quoi ce rocher était certainement un morceau d'étoile suite à la chute d'une météorite.
Après tout le blason de La Garde comporte de belles étoiles, alors laissons les Gardéens rêver chaque nuit qu'ils dorment sur un morceau d'étoile et gardons le mystère sur l'origine de ce rocher !
Vous aurez compris que La Garde tire son nom de cet éperon rocheux qui faisait office de tour de guet.
Je vous dis qu'il y a de la poésie dans l'histoire de La garde avec sa légende de Saint Maur, son rocher volcanique qui garde son mystère tout en ayant fait rêver si longtemps les Gardéens qu'une étoile leur était tombée du ciel, le sauvetage de cet éperon rocheux par un poète ……
Un véritable comte de Provence sous la plume d'un poète qui écrit dans Poèmes de Provence……
“Mon village s’en va, pierre à pierre, émietté;
Les carriers ont creusé la colline chérie
Car elle est d’un granit rare, dur, bleuté;
Adieu, profil aimé de mon humble patrie ;
Toits croulants, seuils et murs ouverts à tout hasard... ...
Paradis des enfants qui chassent le lézard.”
Jean Aicard