INCLINAISON
"C'est toujours le plus mauvais danseur qui se plaint de la pente de la colline."
Proverbe tibétain
Voici un dilemme posé par beaucoup de femmes lorsque la belle saison arrive : découvrir ou non certaines parties de leur corps !
Connaissant personnellement certaines de ces femmes, je leur donne mon point de vue amical et très personnel.
Mon amie qui a eu ce qui pour moi est une chance d'être née femme, lorsque les années marquent ton corps et que tu constates certains signes évidents d'un mouvement descendant inéluctable, ne te contrains pas à enserrer ton corps dans un linceul qui entraverait ta liberté.
Ne t'impose pas une "limite d'âge" à afficher sur ton corps comme si tu le déclarais périmé.
Si alléger le haut de tes vêtements semble ta priorité première en sentant les prémices du printemps effleurer de leurs souffles légers la partie supérieure de ton corps. Fais-le même si cela doit dénuder tes bras qui semblent te poser soucis avec leur penchant à devenir moins fermes et plus aptes à descendre qu'à rester bien à leur place.
Nous partons déjà d'une base qui veut qu'en effet tout ce qui va vers le bas se retrouve à pendre !
Bien, donc nous passons pour cette partie haute de tes bras du sens pendre à "pendouiller" comme tu le dis !!
Est-ce que le fait de tenir tes bras enlacés au dessus-de ta tête telle une couronne te semble judicieux afin de tenter de placer cette partie moins charnue avec les années mais plutôt vidée de toute élasticité, dans une position moins dramatique ?
Non, je pense entendre par delà nos écrans !
Peux-tu ôter cette sorte de surplus de peau qui semble s'être vidée de toute substance énergique qui sous-tendait le dessous de tes bras sans passer par une opération esthétique ?
Non, me répète ton esprit virtuel !
Alors que te reste-t-il ?
Passer de longues et belles années à couvrir cette partie de ton corps et souffrir d'un excès de chaleur qui t'entendra un peu plus à chaque anniversaire regretter de devoir vivre ce que l'on nomme la saison chaude qui ne sera plus la belle saison pour toi.
Ou vivre pleinement les plaisirs de la dite saison en acceptant et même remerciant ces années qui modifient certes les corps mais qui permettent de profiter de la vie.
A toi les petits hauts d'été qui te permettront de colorer cette partie de ton corps, lui donnant un petit goût de caramel qui se mariera agréablement à la pointe de sel qui l'accompagnera lorsque le maillot de bain dénudera non plus que cette partie, mais une bien plus ton corps.
Vivre sous ces obligations que certaines personnes érigent comme "dignes" pour les femmes qui passent le cap d'un certain âge, est pour moi comme l'obligation de vivre sous un voile que certains imposent.
Pourquoi vouloir nous imposer une prison, alors que tout est permis pour les hommes.
Suivre ses désirs, sans ces barrières qui veulent nous diriger vers des cases bien précises en fonction de tel ou tel critères.
La jeunesse est une magnifique autorisation qui semble tout vouloir diriger, même les femmes qui n'en ont plus l'éclat. Et les revues de mode ne parlent que de peau dénudée offerte pour vivre un été de plaisirs et de liberté et dicte ce qui se fait ou ne se fait pas question mode, question régime, question plaisirs pour les aînées.
Les femmes qui ont la possibilité d'arriver à cette tranche d'âge et qui voient leur corps prendre sans aucun doute une certaine pente ne pensent pas toutes que cette nouvelle étape de leur vie signe leur décrépitude. Bien au contraire, beaucoup prennent cela comme un nouvel âge d'or et refusent de se laisser enfermer dans une vision imposée par des normes dépréciatrices du seul fait de son âge.
Si le coeur a toujours des envies, des amours et des folies à envisager pourquoi ne pas les vivre pleinement. Dans ce cas, notre corps n'éprouvera aucune gêne à se montrer et à s'offrir à la fraîcheur d'une mer irisée qui sert de miroir au chaud soleil qui vient nous inviter à la fête de la vie.
Si tu éprouves le même plaisir, la même sensation que lorsque tu nageais avec des hauts de bras plus fermes, pourquoi t'en priver ? Je ne parle pas de prouesses sportives… mais qui en faisait vraiment ?
Je parle de sensations, de cette promesse que nous offre l'onde dans laquelle nous pénétrons, de l'effet provoqué sur notre corps qui se trouve allégé et libre.
Lorsque nous ôtons nos vêtements aux manches gainantes et laissons nos bras libres de sentir le frôlement de la moindre brise printanière, la caresse d'un rayon de soleil nous rappeler que nous sommes toujours capable de nous souvenir de nos émois à l'appel de l'été…. Nous posons-nous vraiment la question de notre âge ?
J'espère que la réponse est non pour toi également. La seule réponse reste, enfin je vais vivre pleinement avec mon corps et ses élans vers le renouveau, vers la légèreté du printemps avant de profiter de l'été et de ses émotions plus fortes, plus intenses, sans me sentir emprisonnée dans les carcans des fausses raisons.
Et puis, sincèrement, est-ce que la jeunesse nous offre à toutes un corps sans défaut comme ceux que l'on nous présente sur papier glacé ? Non, nous pouvons même dire que la norme est plutôt bien différente de ce que nous propose la mode. Alors, seules les femmes répondant aux canons esthétiques imposés par des groupes financiers qui ne pensent qu'en termes de retour sur investissement et qui choisissent …. des femmes pour imposer à d'autres femmes leurs dictats, devraient avoir le droit de disposer librement de leurs corps ?
Une seule conclusion s'impose à mon sens à ce dilemme qui m'a interpellé aujourd'hui. Quelle que soit la décision, découvrir ou non ses bras (ou ses cuisses), le résultat final sera le même pour toutes les femmes passé un certain âge qui ne veulent pas recourir à certaines illusions.
La conclusion sera donc de faire ce qui nous plaît avec pour seuls critères, profiter aujourd'hui sans remettre à demain, faire en sorte de ressentir de belles sensations, du plaisir, avec nos seules limites.
Au final, est-ce que nous pensons à nos bras qui pendouillent lorsque les bras d'un homme nous enserrent amoureusement nous entraînant vers des contrées où l'âge n'a aucune importance. Nos bras sont vite oubliés quand nous entendons ses mots d'amour, sentons ses mains qui caressent notre corps avec toujours autant de passion !
Laissons les préjugés et les discriminations à celles qui ont du temps à perdre.
Pour les autres femmes qui préfèrent vivre que regretter, remercions l'allongement de l'espérance de vie qui nous permet de voir nos bras "pendouiller" et nous donner plus de vie pour aimer.
Très belle saison à toutes.
« La vie de l'homme est brève. Allons, vite, le vin.
Et la danse, et les fleurs, allons, vite, les femmes :
Jouissons aujourd'hui, nul de connaît demain. »
(Alexandrin Palladas)
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