SEPTEMBRE
Je ne vous chanterai pas l'éloge de l'automne, comme vous le savez j'aime trop l'été pour lui tourner le dos à la simple vue d'une date sur un calendrier.
Bien qu'étant une saison qui met de l'insouciance, des rires et de la légèreté à nos jours et nos nuits, l'été donc, sait soigner son départ !
Les températures ne chutent pas brusquement et savent se faire chaudes sans brûler, la mer offre son eau limpide nous faisant croire que juillet est là.
Septembre se met en pente douce, et nous apprend à ne pas lui dire au revoir brusquement. Il sait nous préparer, non pas à entrer dans les frimas des prochaines saisons, mais à accueillir octobre qui nous apprendra à recouvrir un peu plus nos corps. Octobre qui sait lui aussi, si bien jouer son rôle de demi-saison et nous entraîner dans ses nouveaux plaisirs, nous éloignant un peu plus de nos rivages journaliers de ces derniers mois.
Chaque jour je vais rendre hommage à Septembre en me laissant caresser et dorer par ses chauds rayons. Je me glisse entre les bras bienveillants de la Méditerranée et me laisse porter sur ses flots, mon regard vers le soleil.
Septembre raccourcit amoureusement ses journées, tout en se faisant doux et bienveillant. Il sait qu'étant le dernier de sa saison à se présenter à nous, il doit se montrer attentionné et aimant, pour ne pas faire triste figure à l'automne qui nous fait un petit clin d'oeil complice en nous préparant un tapis craquant de feuilles d'or sur le chemin qui nous conduit à lui.
Il tente quelques petits sourires en nous offrant des essais de voltige de feuilles mortes jusque sur la plage. Nos corps alanguis et surpris, nous faisons craquer sous nos doigts cette messagère annonciatrice d'octobre qui attend.
Les jaunes éclatants se changeront en orange citrouille, puis les brun roux atténueront encore un peu les couleurs. Une certaine tristesse dans Novembre se parera des teintes plus sourdes des fleurs qui viendront fêter tous les saints de la terre.
Alors nous entrerons un peu plus dans la saison qui vient de s'inscrire sur le calendrier.
Aujourd'hui encore je vais jouer à imiter les feuilles des arbres, qui atténuent leurs chutes par un léger vole pour ne pas heurter le sol.
Je retourne flotter encore entre sable et eau, entre soleil et douceur, entre l'été finissant et une saison qui sait patienter et attendre que nous soyons prêts à l'accepter en souriant.
Laissons voguer septembre jusqu'à l'horizon d'octobre et sachons cueillir chaque instant présent sans attendre demain.