Et si l'on conté Noël tout en comptant les mots d'un jeu (N°3 Atelier de Ghislaine)
Je profite des mots mis en jeu par "l'atelier deGhislaine" pour conter une petite histoire à l'approche de Noël, tout en comptant les 10 mots qui doivent être utilisés.
J'ai poussé le jeu en utilisant deux fois cette série de 10 mots :
abus, bouquet, carton, charme, force, mépris, ombre, puissance, refuge, trouble
En ce mois de décembre, l'ombre devenait plus importante et plus froide sur la route du col.
Elle avait toujours admiré le charme de cette nature restée encore sauvage, mais sans jamais oublier la force qu'elle pouvait déployer lors des fréquentes tempêtes de l'hiver.
Certains randonneurs avaient payé le prix fort pour avoir négligé de prendre en considération cette puissance qui se réveille.
Le mépris des consignes de sécurité de la part de ces inconscients l'avait toujours troublée. Que cherchaient-ils à prouver en bravant ainsi la montagne dans ses habits d'hiver !
Bien qu'elle avait accepté ce séjour pour les fêtes de Noël, elle n'était pas une passionnée des sports d'hiver, ni des jeux dans la neige. Le chalet qui était le but de sa montée dans ces hauteurs enneigées, représentait plus un refuge pour elle, un genre de cocon où elle pourrait se poser le temps des réjouissances familiales.
La douceur de ces réunions au sein de sa famille, lui revenait en plein coeur, la projetant déjà dans cette profusion de mets tous plus savoureux les uns que les autres. Elle savait également que les paquets cadeaux et autres cartons s'amoncelleraient au pied du sapin. Ses parents donneraient encore une fois l'impression d'avoir opté pour un abus de décorations, tant sur les fenêtres, cheminées et meubles, que sur l'arbre de Noël sans oublier l'Ange étoilé accroché au faîte du sapin.
Le rouge des jolies petites boules de houx rivaliserait avec l'autre rouge du bouquet d'anthuriums que grand-maman apportait à chaque Noël.
Sa famille était ainsi, un mélange de personnalités, de cuisines aux saveurs chaudes, épicées, venues des rivages chauds de la Méditerranée créant ainsi au travers des générations comme un refuge, un ancrage pour tous. Comme la rigueur des hivers de la montagne du houx, qui se retrouvait chaque année accolée à la chaleur des anthuriums.
Arrivée à destination, elle comptât les voitures qui étaient garées devant le chalet. Elle calcula rapidement qu'elle serait la dernière arrivée.
Un hourra de joie l'accueillit avant même d'avoir pu ouvrir le coffre du véhicule. Tout le monde se précipita pour l'embrasser, la prendre dans ses bras, sortir les nombreux cartons qui encombraient sa voiture.
Le contraste entre la nuit qui s'était abattue sur la fin de son trajet et la lumière éblouissante du chalet, lui faisait déjà oublier les ombres qui assombrissaient son regard quelques heures plus tôt.
Le charme de ces veillées familiales opérait déjà !
Le trouble la gagnât en entrant dans la cuisine d'où un bouquet des plus engageant émanait du four. Ce lieu de promesses d'amour et de tendresse était sous l'entière responsabilité de sa mère. Celle-ci ne s'était pas mêlée à la cohue de l'arrivée, elle l'attendait dans le calme surprenant de cette pièce. La force de sa mère venait autant de ses bras avec lesquels elle savait calmer les peines, que de l'amour qu'elle mettait à nourrir sa famille de ses talents culinaires.
Maman avait toujours eu cette puissance quasi magique de trouver le "met-médicament" qui panserait les blessures d'enfant, et cela continuait aujourd'hui encore.
Elle se serra contre la poitrine de sa mère, retrouvant ses gestes d'enfant après une tristesse. Un baiser sur ses cheveux, une caresse de sa main sur sa joue, et le monde redevenait merveilleux. Jamais de mépris même pour une simple égratignure, un abus de câlins ne fait jamais de mal au coeur d'un enfant. Cette fois encore, maman lui offrait le monde en un seul sourire. Puis elle lui proposa de savourer l'un de ses sablés des goûters de jadis. Tout était dit !
Elle sut alors, que son long voyage loin de chez elle était terminé. Elle avait retrouvé l'Ange-étoile qui l'avait laissé faire son chemin afin de mieux lui dire combien elle l'aimait. Car l'amour c'est laisser l'autre libre de faire ses choix, d'assumer ses erreurs en suivant parfois de mauvaises routes, tout en lui gardant toujours son coeur ouvert.
Aucun doute, Noël était bien là !
JOYEUX PREPARATIFS A TOUS POUR RETROUVER ENCORE UNE FOIS LA MAGIE DE NOEL.