MON COEUR DANSE SUR DU ROUGE, ROSE, BLEU...
Mon coeur est rouge de cette lumière incandescente que tu as mis en moi pour toujours mon frère.
Mon coeur est rose lorsqu'il se transforme en flots de brume voilant mes yeux qui ne peuvent plus te voir depuis si longtemps.
Mon coeur est bleu comme tes yeux que je retrouve en fermant les miens.
Mon coeur est blanc du pur amour que nous partagions.
Mon coeur a fait provisions des mille couleurs du bonheur grâce à toi, parti bien trop tôt mais dont j'ai eu la chance de partager de si belles années.
Je sais que si je vois la vie en multicolore tu y es pour beaucoup, puisque tu étais déjà là, petite lumière à attendre ma naissance, prêt à devenir mon grand frère.
Tu m'as confié les livres et les espoirs qui allaient m'ouvrir des horizons de liberté et qui sauraient me donner la soif d'un plus, d'un encore et d'un pourquoi pas !
Tu m'as donné envie de me battre même lorsque tout semblait perdu, croire en toi, croire en moi, croire en la famille, croire en mes racines !
Cependant je dois reconnaître que tu t'es battu bien plus que moi pour réussir à atteindre tes rêves tout en continuant tes combats.
Mais il est des combats qui nous rattrapent inlassablement et s'amusent à se jouer de nous, nous rappelant que même une greffe réussie ne remplacera jamais la perte d'une partie de notre coeur.
Une île a cru pouvoir remplacer nos rivages perdus de sables blonds, mais la copie avait beau être très belle, colorée et ensoleillée, son parfum n'arrivait pas à remplacer celui si tenace qui te poursuivait.
Nous attendions ton retour, un coup de téléphone nous a demandé de venir ramener ton corps. C'était un 24 Janvier de l'année….
Mais qu'importe l'année, c'était hier, c'était avant-hier, c'était il y a longtemps, je ne sais pas, lorsque je pense à toi c'est maintenant…. et comme tu m'accompagnes chaque jour, tu vois que tu n'es pas prêt de disparaître de moi.
Tu es en moi car je sais que si je suis ce que je suis, si ma vie a toujours su associer des couleurs éclatantes au noir et au gris, je te le dois en grande partie.
Merci à la vie de m'avoir fait ce merveilleux cadeau, toi, mon frère.
Mon coeur est toujours le même pour tous ceux dont j'ai partagé l'amour et qui sont à tes côtés avec une pensée spéciale pour maman en ce jour qui est son anniversaire et qui a pu te rejoindre.
Car pour les mamans, rester alors que leurs enfants partent avant elles...
Quand on perd ses parents,
on s'appelle orphelin
Quand on perd son épouse,
alors on s'appelle veuf
Quand on perd sa jeunesse, bien
entendu, c'est vieux que l'on devient
Mais quand on perd son gamin,
y a pas de mot
Il n'y a pas de nom pour décrire la mère,
Celle qui borde son garçon au cimetière,
Jamais un seul poète, un seul pasteur,
jamais un seul auteur
N'a eu assez de lettres
pour tant d'douleur
Quand on perd la raison,
bien sûr on s'appelle fou
Et puis on s'appelle pauvre à perdre
trop de sous
Quand on perd la mémoire, tout d'suite
on est qualifié d'amnésique
Mais y a des choses qu'aucun mot n'explique
On aura beau fouiller les plus vieux dictionnaires
Posséder le plus vaste des vocabulaires
Décortiquer Baudelaire, jusque
sous terre,jusqu'à son dernier vers
Il n'y a pas de mot, pas de manière
D'appeler le parent d'un enfant
qui n'est plus
Il n'y a pas de mot pour ça qui soit connu
Quand on perd ses parents,
on s'appelle orphelin
Quand on perd son mari,
alors on s'appelle veuve
Quand on perd son petit,
c'est évident, il n'y a pas de mot
Pourtant y en a des mots
qui nous émeuvent
Mais là, y en a aucun, y a vraiment
rien à dire
On ne sait même plus trop
si on a l'droit de vivre
Mais bon on vit quand même, on vit tout
simplement pour n'pas crever
On rit pour n'pas pleurer
des flots sans rive
Oui, on vit parc' que lui,
il n'pourra plus le faire
On vit parce qu'on s'dit que sans doute,
il en s'rait fier
Quand on sauve un enfant,
on s'appelle héros
Mais quand on en perd un, y a pas de mot
Pas de mot
Paroles et musique Linda LEMAY