RETOUR SUR...
... la douce et belle musique d'un lever de soleil.
L'air était frais. Elle frissonna.
Elle pris une grande inspiration de cet air qui avait une odeur très particulière, une odeur d'humidité tout d'abord puis ensuite un léger parfum, peut-être tout simplement le parfum de l'aube.
Pas une feuille ne frémissait sur les arbres alentours, tout semblait encore se trouver dans le repos ou la nuit plonge la nature lorsqu'elle la recouvre.
Mais un voile de clarté commençait à éclairer le ciel faisant reculer les ombres qui s'accrochaient encore à cette nuit qui pâlissait et devenait dentelle.
Les rayons du soleil semblaient presser de reprendre possession de la terre et elle su que très vite ils viendraient éclabousser de leur éclat ce paysage, chassant l'abîme de la nuit.
Mais avant cette arrivée triomphante, il y eu comme de la vapeur qui s'éleva au dessus du lac, un nuage de poussière de brume qui avec un peu de chance lui permettrait d'admirer un arc en ciel.
Les gouttelettes de cette eau prise entre la mort de la nuit et la renaissance du jour, formaient un écran aux nuances irisées de mauve, puis brusquement le soleil fut là.
Il semblait sortir des profondeurs du lac étendant ses bras de feu sur tout l'horizon.
Les massifs d'arbres qui formaient la lisière du bois et qui dissimulaient encore le sous-bois, se découpaient fièrement dans la lumière du jour.
Mais avant même de voir le ciel devenir bleu, avant que l'une de ses flèches ne vienne se planter dans ses cheveux, elle savait que la nuit s'effaçait. Elle entendait le bruissement des feuillages qui semblaient s'ébrouer de la fraîcheur de la nuit et même les yeux fermés face à l'éblouissement du matin, elle entendait les battements d'ailes, le cri des corbeaux, le chant encore timide des oiseaux qui s'émerveillaient comme chaque matin que le soleil fut une fois de plus au rendez-vous.
Rouvrant les yeux elle admira les couleurs qui s'éveillaient et changeaient devant elle sous la baguette magique des rayons du matin qui traversaient la futaie de sapins. Leurs longues et belles silhouettes semblaient admirer leur reflet sur la vaste étendue du lac devenue miroir.
Elle était venue pour voir ce lever de soleil, au même endroit où ils l'avaient admiré à deux il y a de cela.... qu'importe, après tout le temps ne passe pas dans nos souvenirs. Nos souvenirs restent toujours à la même saison, le même jour, la même heure.... avec le même parfum d'amour.
La nature ne l'avait pas déçue cette fois encore, simplement les frissons que l'aube avait posés sur ses épaules n'avaient pas été cette fois effacés par la chaude enveloppe de ses bras à lui. Il savait si bien transformer ces petits tremblements que le froid provoquait par un autre frémissement de tout son corps lorsque ses bras l'entouraient de son amour.
Son visage face au soleil levant, elle éprouva un doux vertige. Elle se laissa emporter par ce court instant d'émotion partagé avec Lui.
Seule une grande peine ou une grande joie peuvent révéler ta vérité.
Si tu désires être révélé, tu dois danser nu au soleil ou porter ta croix.